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samedi 6 février 2010

Haïti : Bébé Doc, le métro de Port au Prince et les dix plaies d'Egypte



Jean-Claude Duvalier, alias Bébé Doc, a exercé un pouvoir dictatorial sur Haïti pendant 15 ans, entre 1971 et 1986, avec le soutien de ses volontaires de la sécurité nationale, plus connus sous le nom de tontons macoutes.
Après s’être enfui avec l’aide des États-Unis et de la France, il fut secrètement accueilli à Grenoble au printemps 1986 avec 900 millions de dollars d’ « économies », au moment de la transition entre le gouvernement Fabius et celui de Chirac (1ère cohabitation).
C’est Régis Debray, chargé de mission aux relations internationales auprès de Mitterrand, et donc responsable du dossier d’Haïti de 1981 à 1985, qui se serait chargé de recevoir le dictateur (ce dont se souviendra Chirac en 2004 en confiant au guérilléro bavard le dossier du coup d’État contre Jean-Bertrand Aristide). Les bons et loyaux services de Debray lui vaudraient une nomination au conseil d’État par le fait du prince.
Jean-Claude Duvalier, officiellement en transit, est ainsi hébergé et protégé par la France depuis 1986.
Tous les ministres de l’Intérieur qui se sont succédés ont systématiquement déclaré qu’ils n’étaient pas au courant. On prétend que Duvalier est ruiné à cause de sa femme qui aurait fait main basse sur son magot. On le croise cependant toujours dans les luxueux hôtels et restaurants parisiens.
J’ai réussi à me procurer son numéro de portable, dans l’espoir de l’interviewer, ce qu’aucun journaliste français, curieusement, n’a songé à faire depuis 24 ans. Bébé Doc aurait tant de choses à raconter. Après un premier contact, il s’est malheureusement mis aux abonnés absents, très certainement à la demande expresse de ses protecteurs. Bébé Doc a l’obligation d’être discret. Cela fait partie du marché.
Il s’est exprimé en 2004, au moment du coup d’État, auquel je le soupçonne d’avoir accordé quelque soutien. À cette époque, j’ai entendu des diplomates français dire que le retour de Bébé Doc serait une bonne solution.
Plus récemment, Bébé Doc a fait parler de lui en proposant de mettre des fonds qu’il avait placés en Suisse au service des Haïtiens sinistrés. Cette réapparition n’est pas un hasard. Le jour même du séisme, la justice de Berne venait de refuser à l’État haïtien la restitution desdits fonds, après 24 ans de procédure. Une conseillère fédérale, Micheline Clamy-Rey, vient par ailleurs de se rendre à Port-au-Prince pour discuter de l’affaire avec le président haïtien Préval.
Le gouvernement fédéral songerait actuellement à voter d’urgence une loi sur la restitution des biens mal acquis qui empêcherait Bébé Doc de récupérer son pactole. En attendant, il compare, paraît-il, les malheurs d’Haïti aux dix plaies d’Égypte. Selon le dictateur, la onzième sera un tsunami. Tout cela pour punir les Haïtiens de l’avoir chassé.
À l’époque de Mitterrand, la France aurait signé un contrat faramineux avec le chef des macoutes pour réaliser un métro à Port-au-Prince. Le secrétaire d’État aux Finances de Bébé Doc, Frantz Merceron, se vantait même d’avoir eu la croix de la Légion d’Honneur pour ce contrat du siècle sur lequel sans doute il vaudrait mieux ne pas trop revenir, de peur de trouver un joli pot aux roses qui permettrait sans doute de comprendre pourquoi la France est obligée de garder sur son territoire le satrape haïtien. On se doute que le métro de Port-au-Prince n’a jamais vu le jour. Bébé Doc le regrette : si le métro avait existé, il aurait pu l’inonder en 1986 comme Hitler le fit pour le métro de Berlin en 1945.


Claude Ribbe



Lu dans le "Grand Soir", intéressant ! Non ?

2 commentaires:

depoilenpolitique a dit…

Haïti est la preuve matérielle , hélas terrible du saccage perpétré par les puissances occidentales dites"démocratiques" ce peuple peut témoigné de la barbarie de ces puissances dont la France fait partie , notre pays à réclamé 120 millions or ,lors de l'accession de Haïti à l'indépendance ,pour dommage causé par l'arrêt de "l'exportation d'esclave " c'est à vômir , pourtant Sarkozy n'a pas fait un trait sur cette dette (Bébé doc était l'un des valet des pays riche et justement pour cela que c'est encore moins admissible!
Reste que la dette de Haïti doit être purement et simplement effacée, cela n'effacera pas les traumatismes , mais nous pourrons commencer à nous regarder dans un miroir!
Amitiés et fraternité
Jean Claude

Joune a dit…

oui je n'est pas le temps , je travaille a l'usine donc voilà..
oui toujours en revolte , il y a pas lobngtemps j'étais au labo avec d'autre pote de la brigade pour parlé des luttes ouvrieres ect..
je ne laisse pas tomber l'affaire ha non , je lutte encore et je continurais encore longtemps , sinon je fais des actions antifa avec les amis de la brigade , des collages là où les fascistes passe haha ^^ des tagues ect..je continu toujours a lutter :)