Michel

Ils étaient tous là, ce matin, ta famille, tes amis, tes copains, tes collègues paysans, tous ceux qui t’ont aimé, apprécié, côtoyé, pour t'accompagner dans ce qu’il est convenu d’appeler ta dernière demeure. Tu étais mon conscrit, mais aussi un ami que j’avais toujours plaisir à rencontrer. « On n’était pas du même bord, on n’était pas du même chemin… » Comme le disait Jacques Brel mais nos parcours se sont croisés bien souvent. Nos vingt ans que nous avons fêtés ensemble, mais aussi nos vies de petits paysans avec leurs lots de petites satisfactions, de déconvenues souvent et de travail surtout. Maintenant, tous deux retraités, nos chemins auraient pu se croiser à nouveau bien souvent mais le destin en a décidé autrement…
Il y a quelques jours, j’ai rencontré ta nièce, Séverine, je lui ai raconté ton mai 68 à toi. C’était la vogue à st Andéol, il y avait un bal l’après midi et avant de retourner au bal du soir, tu étais venu manger à la maison, dans la voiture en rentrant tu m’as dit : « Jojo, je crois bien que je suis amoureux de la petite Nicole… » Cet amour, il a duré plus de quarante ans. Et il a fallut que tout s’arrête ce triste jour de septembre… ADIEU MICHEL.