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lundi 8 octobre 2007

Mon oncle Johannès


Aujourd’hui je veux vous présenter quelqu’un qui a beaucoup compté dans mes 20 premières années : Mon oncle Johannes, il est celui qui a pris la place de mes grands pères disparus quand j’avais six ans. Il était l’aîné d’une famille de trois enfants : ma grand-mère Maria et ma grande tante Baptistine. Fils de paysan, il fut paysan lui aussi, mais la grande aventure de sa vie fut la guerre de 1914 /18. Conscrit en 1910, il fut appelé dans un régiment de chasseurs alpins : 3 ans d’armée et 4 ans de guerre. Gamin, j’allais garder les chèvres avec lui et tout au longs de ces après midi il m’a raconté sa guerre, comment devant toute cette misère, lui le petit paysan s’est forgé une conscience de classe en lisant Henry Barbusse et en s’informant de se qui se passait en 1917 dans la lointaine Russie.
Ce petit homme, sec comme un coup de trique était d’une vitalité extraordinaire, je l’ai toujours connu de bonne humeur, il s’intéressait à tout, chez lui, dans sa cuisine la radio marchait du matin au soir, il a été un des premier à s’acheter un poste de télévision et il fallait que tous les mercredi soir (parce que le jeudi il n’y avait pas école) il y ait deux ou trois gamins du quartier pour regarder le programme de la chaîne unique avec lui. Je le revois, assis à califourchon sur sa chaise, tournant le dos à la grande cheminée où bouillait en permanence de l’eau dans la marmite, un mégot rachitique au bec (dans sa vie, il a du fumer plus de papier que de tabac…), la casquette bleue délavée vissée sur le crâne en train de se fendre la poire en face de sa télé.

2 commentaires:

Frederic a dit…

Il faut absolument que l'on prépare un article, sur le Claveysonnais et sur le web, qui retrace la vie et la correspondance de ton oncle. Je suis prêt à te donner un coup de main dès cet automne.
Amitiés
Frédéric

Les élucubrations d'un vieux rouge a dit…

C'est quant tu veux Fred, à un an de la retraite je commence à me mettre en roue libre...
Amicalement.